Cloudwatt et Numergy ou la réalisation du projet Andromède

Conseils entreprise - Article - Jeudi, 13 Septembre - 09:32

Il aura fallu attendre le mois de septembre 2012 pour voir se concrétiser le projet de cloud souverain lancé en 2009. Il y a moins d’une semaine, le consortium SFR, Bull et la Caisse des Dépôts ont annoncé la création de leur entreprise : Numergy. Au lendemain de cette nouvelle, le second consortium composé des entreprises Orange, Thalès et la Caisse des Dépôts a contre-attaqué en annonçant la création du Cloudwatt. Ces deux entreprises ont obtenu des subventions de l’Etat pour mettre à la disposition des sociétés françaises des solutions d’hébergements nationales.

 

Les débuts d’Andromède avec le lancement de Numergy

 

 

C’est le 5 septembre dernier que les entreprises SFR, Bull et la Caisse des Dépôts ont annoncé la création d’une entreprise de cloud tripartite baptisée Numergy. Cette association avait été validée par l’Etat en avril dernier. En investissant 75 millions d’euros le gouvernement de l’époque a largement contribué à l’émergence de cette nouvelle entreprise. Avec 47% des parts de Numergy, SFR est le premier actionnaire de ce consortium. L’entreprise Bull possède quant à elle 20% des parts de l’entreprise. La Caisse des Dépôts via le FSN (le Fond national pour la Société Numérique) en détient 33%. Aujourd’hui, la structure de l’entreprise est connue avec à sa tête Philippe Tavernier, l’ancien président de Sogeti France.  

 

Le lancement de Cloudwatt la dernière pièce de l’édifice

 

Devancé par Numergy, le deuxième consortium composé d’Orange, Thalès et la Caisse des Dépôts a annoncé dès le lendemain, le 6 septembre, le lancement de la société Cloudwatt. Cette entreprise a également pour vocation de distribuer des services de cloud, en hébergeant les données dans l’hexagone. Avec Cloudwatt, il s’agit une nouvelle fois d’une entreprise tripartite, dans laquelle Orange est majoritaire avec 44,4% des parts. Thalès peut se vanter d’en posséder 22,2%. L’Etat ayant souhaité investir la même somme dans les deux consortiums, c’est-à-dire 75 millions d’euros, la Caisse des Dépôts est détentrice de 33,3% des parts, soit la même part dans les deux entreprises. A la tête de cette nouvelle entité Patrick Starck, ancien président de HP France.

 

Dans la course au cloud, Numergy a une longueur d’avance

 

Lancé depuis moins d’une semaine, Numergy annonce d’ores et déjà ses offres. Les solutions de Cloud ne se résument pas à une offre en matière de serveur, il faut compter sur des solutions de stockages, mais aussi de réseaux. A terme, Numergy devrait embaucher 400 collaborateurs. Cette entreprise issue de l’association de Bull, SFR et la Caisse des dépôts se présente comme un « producteur d’énergie numérique ». A l’aide de grands renforts publicitaires, Numergy commence à diffuser ses offres. Une grande campagne nationale de publicité dans la presse spécialisée et le web tente de conquérir les acteurs de l’informatique et les entreprises françaises.

 

La genèse du projet Andromède

 

Initié en 2009 sous le gouvernement Sarkozy et financé dans le cadre du grand emprunt, Andromède est avant tout né de la volonté de l’Etat. La création d’un cloud souverain avait pour but premier de préserver la souveraineté nationale sur les données des entreprises françaises, en hébergeant les données dans des centres de stockages basés dans l’hexagone.

 

Loin derrière les Etats Unis, le projet Andromède devait permettre de concurrencer les géants américains de la dématérialisation tels que Amazone, IBM, ou encore HP.

 

La question de la sécurité était également évoquée pour justifier la nécessité d’un investissement aussi conséquent dans le cloud. Les entreprises françaises qui stockent leurs données dans des serveurs américains sont effectivement exposées à des risques. En vertu du Patriot Act, les responsables de ces serveurs peuvent être amenés à transmettre les informations qu’ils stockent au gouvernement américain, ce qui n’est pas sans poser un problème de confidentialité…

 

L’aspect économique est également un enjeu primordial dans la conception de ce projet. Le marché du cloud est en plein expansion. Selon SFR, en 2016, le marché du cloud français pourrait atteindre les 3 milliards d’euros.

 

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