Le cloud à la française : le projet Andromède

Conseils entreprise - Article - Jeudi, 02 Août - 10:08

Est-il vrai que les Français ont toujours un train de retard? Alors que le gouvernement américain a investi dans le cloud computing depuis deux ans, la France va bientôt se doter de son propre parc de datacenters. La réalisation de ce projet nommé Andromède aura tout de même pris de nombreux mois de retard.

 

Le cloud à la française : quelle utilité ?

 

Le cloud ne cesse de prendre de l'importance dans le monde de l'entreprise. Connu sous le nom de "nuage informatique", cette technologie permet de stocker des données dématérialisées. Le stockage des informations est rendu possible par l'exploitation de bases de données situées partout dans le monde.

 

Depuis que le cloud s'est invité dans les entreprises, on ne cesse d'évoquer les enjeux qui gravitent autour de la sécurisation des données. Quand il s'agit de stocker des données sensibles, beaucoup d'entreprises témoignent encore d'une certaine réticence à l'égard du cloud computing. Où sont stockées les informations? Les données conservées à l'étranger bénéficient-elles d'un niveau de sécurisation suffisant ? Telles sont les questions qui agitent les utilisateurs du cloud.

 

Conscient de la nécessité de protéger les données nationales et de répondre aux craintes des entreprises, le gouvernement s'est lancé dans la création d'un cloud souverain: le projet Andromède. Mis en oeuvre au travers d'un consortium composé uniquement de grandes entreprises nationales, ce projet implique la construction de centres de données en France. En créant ce cloud "à la française", l'Etat compte garantir la sécurité des données privées et publiques qui seront stockées sur le territoire.

 

Les pouvoirs publics ont déployé un arsenal juridique complet pour la plupart des secteurs à risque. Dans le domaine de la santé, par exemple, les données sensibles devront systématiquement être traitées par un hébergeur agréé par le Ministère de la Santé. Cette batterie d'agréments, essentiellement mis en place pour sécuriser les données publiques, est également un gage de qualité pour les entreprises soucieuses de la protection de leur données.

 

L'objectif du projet Andromède est donc double: en plus de répondre à un enjeu de compétitivité nationale, il a pour but de remédier au déficit de confiance dont les entreprises témoignent à l'égard du cloud. Le buget alloué au projet est à la hauteur des ambitions puisque l'Etat a investi à hauteur de 135 millions d’euros dans ce projet, en utilisant l’argent débloqué dans le cadre du grand emprunt.

 

Andromède : une réalisation difficile

 

La réalisation d’Andromède a pris beaucoup de retard. L’Etat devait à la base injecter 135 millions d’euros par le biais du grand emprunt. Cela fait maintenant deux ans que ce projet a été entrepris. Au commencement, trois groupes devaient former un consortium dans lequel l’Etat devait investir. Les trois groupes en question étaient Orange, Thalès et Dassault Système.

 

Au bout de quelques mois, Dassault s’est désengagé de cette association et avait annoncé vouloir créer un partenariat avec SFR (groupe Vivendi). Or, le groupe Dassault a également abandonné cette deuxième option. Son retrait a marqué un  sérieux ralentissement du projet. C’est SFR qui l’a relancé en affirmant vouloir continuer sa participation au projet Andromède. Pour ce faire, la filiale de Vivendi a trouvé un nouveau partenaire : Bull. Ainsi, il y a maintenant deux entités distinctes. D’une part, Orange associé à Thalès, de l’autre SFR et Bull forment un deuxième consortium. Ces deux entités ont reçu de l’Etat la somme de 75 millions d’euros chacune, pour les aider à financer leur projet. Le but final étant la création d’un parc de datacenters basé uniquement en France.   

 

Andromède : un cloud à vocation européenne

 

L’idée de sécuriser des informations essentielles pour un Etat a émergé dans les autres pays d’Europe. L’Allemagne, la Grande-Bretagne ont eux aussi prévu la création de cloud nationaux. Tout comme la France, les autres pays européens ont aussi beaucoup de retard sur le modèle américain déjà opérationnel. A l’heure actuelle, aucun cloud européen n’a vu le jour.

 

Quant à Andromède, le projet fait beaucoup de bruit, mais aucune offre concrète n’est présentée pour le moment. L’intérêt des Etats pour le cloud computing s’explique par le gain substantiel que draine l’exploitation de cette technologie. Selon les prévisions de la société américaine Gartner, le marché du cloud devrait rapporter, pour 2012, plus de 100 milliards de dollars. A ce gain financier, il faut ajouter la création d’emplois. Microsoft estime que 14 millions d’emplois pourraient être crées dans ce secteur d’ici à 2015, dont 189 000 en France.

 

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